EDUCATION - Lors de la manifestation nationale qui a eu lieu ce mardi, des membres du collectif contre le dépouillement de l'école se sont déshabillés symboliquement...
A 14h, devant le jardin du Luxembourg à Paris, alors que la manifestation contre les suppressions de postes n’a pas encore démarré, une cinquantaine d’enseignants enfilent un masque blanc. Avant de coller sur leurs vêtements des autocollants à l’effigie de leur collectif: «contre le dépouillement de l’école». Un groupe qui n’est pas inconnu du grand public, puisqu’il s’est fait connaître début septembre en posant à moitié nu dans un calendrier pour dénoncer le manque de moyens de l’Education nationale. Une action choc suivie par un manifeste publié début septembre sur le site www.ecole-depouillee.net, qui compte désormais 25.000 signataires.
Un strip-tease symbolique
Quelques minutes plus tard, branle-bas de combat. Le collectif, cherchant à tromper l’attention des forces de l’ordre, se déplace au début du cortège. La tension monte, chacun attend le top départ. Tout à coup, l’injonction tombe. «C’est parti», lance une des organisatrices du collectif. Les profs masqués se dénudent, sous les regards ahuris des passants. «Qu’est-ce qui est choquant monsieur le ministre: des profs dénudés ou un gouvernement qui passe en force des réformes?», crie une des porte-parole du collectif au mégaphone. Avant d’énumérer les noms des participants: «Anne, enseignante». «Dépouillée», lui répondent en cœur les enseignants en sous-vêtements. Les passants, massés devant ce spectacle peu ordinaire, applaudissent.
Attirer l'attention
Dix minutes plus tard, les profs se rhabillent. «On veut symboliser la nudité de l’école. C’est le moyen qu’on a trouvé pour attirer l'attention des médias», explique Claire, professeur d’anglais en Seine-Saint-Denis, qui a aussi posé pour le calendrier des «dépouillés». Un acte fort qui témoigne de son ras-le-bol: «Je travaille en ZEP et le nombre d’élèves par classe dépasse désormais la trentaine. C’est très difficile de faire participer les élèves à l’oral dans ces conditions et d’épauler ceux qui ont le plus de difficultés.» Un quotidien ardu dont témoigne aussi Sam, un autre porte-parole du collectif: «A cause du manque de moyen actuel, je suis obligé de rogner sur le programme. Même si notre mobilisation a peu de chance de faire revenir le gouvernement sur les suppressions de postes, elle permettra de peser dans la campagne électorale», assure-t-il.
Un mouvement populaire
A ses côtés, Joëlle, une mère de famille, a aussi voulu rejoindre le collectif: «On est tous citoyens. A un moment donné, il faut se lever pour protester», déclare-t-elle en ôtant son masque. A 14h45, le collectif se sépare. Les «dépouillés» vont rejoindre les cortèges de leurs établissements respectifs. «Il n’est pas question de monopoliser la parole», précise Claire, qui marche désormais le visage découvert.
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